jeudi 29 septembre 2016

Torchwood saison 1

diffusion initiale : du 22 octobre 2006 au 1er janvier 2007
nb d'épisodes : 13
DVD :

    > en VO, coffret Torchwood Series One (contient les 13 épisodes)
    > en VF, coffret Torchwood Saison 1 (contient aussi les 13 épisodes)


Docteur : y en a pas
Compagnons : Jack Harkness, Gwen Cooper, Owen Harper, Toshiko Sato, Ianto Jones et Suzie Costello

YOU GOTTA BE READY... Au départ, Torchwood est juste l'anagramme de Doctor Who, utilisée par Russell T. Davies comme nom de code lorsqu'il projette de relancer la franchise. Finalement, Torchwood est nommée, en tant qu'organisation, vers la fin de la première saison du show, et elle est au centre de tout un tas d'épisodes de la deuxième série. Et bon sang, elle envoie du bois !
En fin de saison une, on apprend qu'il s'agit d'une organisation secrète qui protège l'Angleterre (et le monde, mais surtout du côté de Londres) des menaces extraterrestres. Dans le spécial de Noël 2005, on découvre sa puissance de frappe et son absence de remords. La saison deux nous apprendra que c'est la reine Victoria qui l'a fondée, qu'elle existe à travers toute l'histoire de la Grande-Bretagne moderne, et qu'elle a failli détruire le monde en invoquant par mégarde des Cybermen. C'est pas top la classe, ça ?
Alors forcément, imaginez la déception lorsqu'arrive la série dédiée à cette équipe, et que l'on y découvre un tout petit groupe de personnes au fin fond de Cardiff, qui fait joujou avec du matériel alien sans se soucier des conséquences pour la planète, et qui passe le reste de son temps à s'entre-déchirer, voire à s'entre-tuer. Et même pas hyperboliquement, hein ! Dès le premier épisode - et désolé de vous spoiler si vous tombez là dessus par hasard - Suzie Costello trahit les siens, tente de tuer son boss et finit par se suicider.
Du coup, l'actrice Indira Varma (Ellaria Sand dans Game of Thrones), qui joue son rôle et qui avait été annoncée en grande pompe comme faisant partie du cast principal parce qu'elle était pas mal connue de l'autre côté de la Manche, en sera quitte pour un passage éclair. Et déjà, on sent le pétard mouillé faire un tout petit pshht... Ce n'est clairement pas l'ambiance que l'on imaginait, mais Davies voulait faire de son spin-off quelque chose de plus mature, de plus terre-à-terre.


En fait, si l'on devait résumer Torchwood, c'est CSI (Les Experts pour nous autres petits frenchies) Cardiff meets the X-Files. D'ailleurs, les deux héros seront ironiquement appelés Mulder et Scully lors du dernier épisode. Les deux en question, ce sont Jack Harkness et Gwen Cooper. Le premier était un compagnon plutôt marquant du Docteur durant la première série de Who, mais il perd ici son ton enjoué au profit d'une mélancholie pesante. Par contre, il est toujours aussi bisexuel, ce que le show ne se prive jamais de nous rappeler.
Parce que programme de deuxième partie de soirée oblige (et diffusé qui plus est sur la plus confidentielle BBC Three), Torchwood se permet bien plus que la série dont il est tiré. Il y est très souvent, et généralement de manière tout à fait gratuite, question de relations sexuelles, majoritairement homo ou bi, et tout le monde couche avec tout le monde, en gros. Le gore est également plus présent, avec notamment un épisode six pas piqué des vers et, de manière globale, de la sanquette présente à peu près dans tous les épisodes.
Alors bon, je veux pas jouer les vierges effarouchées, mais la sanquette et la bistouquette, c'est pas ça qui rend un show mature. C'est juste une petite provoc puérile à l'encontre de l'Angleterre bien-pensante, et c'est un peu ridicule. Heureusement, le show se rattrappe avec des thématiques plus adultes que ce que l'on trouve dans Who. Même si je suis rarement d'accord avec ce qui s'y dit, on y parle souvent du sens de la vie - avec notamment un épisode huit un peu trop porté sur le pathos mais intéressant en ce sens - ou de ce que l'on trouve après. Et puis il y a les images qui parlent encore mieux, comme Jack en figure christique à la fin de la saison.


Pour en revenir au cast, l'héroïne est donc Gwen Cooper. Et son interprête se nomme Eve Myles. Eve Myles, on l'a déjà vue dans Doctor Who, plus précisément dans The Unquiet Dead (S1E3), où elle avait fait forte impression. Il faut dire que l'actrice est extrêmement expressive, qu'elle joue à merveille toute une palette d'émotions avec un naturel assez bluffant, et qu'elle est le seul rayon de soleil de cette saison morose. En contrepoint, Gareth David-Lloyd, alias Ianto Jones, est aussi vivant qu'un mur de briques, mais c'est le rôle qui veut ça.
L'ennui, c'est que du coup, quand il doit jouer les émotions, comme dans le quatrième épisode, on n'y croit pas du tout. Toshiko Sato n'est pas non plus un personnage très marquant, mais le pire du pire reste Owen Harper. En théorie, Owen, c'est le personnage qu'on adore détester. Playboy sans scrupules et sans empathie, il se montre en fait, durant toute la saison, le parfait connard imbuvable que l'on aimerait tuer de nos propres mains. Et même s'il se montre parfois un tout petit peu supportable, il retombe toujours dans ses travers, avec par exemple un épisode onze assez minable durant lequel il évacue la frustration de s'être fait plaquer par la seule femme qu'il a jamais aimé, en participant à un Fight Club tout pourri.


Le premier épisode est donc une histoire de trahison pas très intéressante, servant juste à poser les personnages. Le seul truc un tant soit peu intéressant à son encontre et l'allusion de Jack à "son Docteur", dont on voit la main coupée (par les Sycorax) conservée dans un bocal dès l'opus suivant. Ce dernier s'intéresse d'un peu plus près à l'intégration de Gwen au sein de l'équipe, et à la difficulté qu'elle a à mener de front sa nouvelle carrière et sa vie de couple, là encore une thématique récurrente.
C'est aussi dans cet épisode que l'on en apprend plus sur les Weevils, des créatures qui hantent les bas-fonds de Cardiff et qui viennent de la Faille, celle-là même que Torchwood avait ouvert à la fin de la saison 2 de Doctor Who. Ce sera l'un des principaux ressorts dramatiques de cette saison, qui se concentre beaucoup sur Cardiff. On a donc un cadre très urbain, une ambiance morose et, en plus, une sorte de filtre bleu sur l'image qui rend le tout encore plus froid, ce qui renforce la chiantitude du programme, à l'opposé de la chatoyance de la série-mère.
Et pourtant, la S-F débridée de Who s'invite souvent à la fête, avec la Faille en toile de fond, donc, mais aussi avec la gestion des conséquences de Doomsday (S2E13) dans le quatrième épisode, où l'on découvre une demi-cyberwoman (ultra sexy malgré les bouts de métal !), ou encore avec une machine qui permet de voir le passé dans l'épisode précédent, et qui n'aurait pas dépareillé dans un épisode de Moffat. Le pinacle du fantastique est atteint dans l'épisode cinq, avec des fées flippantes et une curieuse allusion au Mara. Est-ce en référence à l'ennemi déjà vu par deux fois dans la série classique ? A priori non, ce serait plutôt en rapport avec le démon nordique.


Certains épisodes jouent une toute autre carte. Le sixième, par exemple, est un thriller glauque situé dans la - très jolie - campagne galloise et dénué de tout élément fantastique. C'est plutôt une relecture de Massacre à la Tronçonneuse. Autre originalité, quoiqu'utilisant un procédé similaire à Love & Monsters (S2E10), le neuvième épisode est raconté par un loser, à la première personne, avec Torchwood en tant que simples guests. Et si on n'y entend pas ELO, la bande-son peut néanmoins compter sur l'excellentissime Starman du regretté David Bowie. Plein de bons sentiments, cet opus se termine sur une scène un peu culcul mais mignonne.
Le reste est plus anecdotique. En dehors d'une guest flamboyante, le septième épisode n'est ni très intéressant, lui qui s'interroge pourtant sur le véritable rôle de Torchwood, ni très bien fait, en témoigne le maquillage calamiteux en début d'épisode. L'histoire suivante bénéficie d'un sacré coup de théâtre, mais les atermoiements des héros sont un peu pénibles.
L'épisode dix est par contre beaucoup plus intéressant, en ce sens qu'il fait débarquer, par la Faille encore une fois, des personnages des années 50 à notre époque. Leur adaptation à la vie moderne est assez fascinante à regarder, même si au final, ils ne servent que de faire-valoir pour approfondir les personnages de Jack, Gwen et Owen. Owen qui, justement, part de plus en plus en couille dans l'aventure suivante, celle du Fight Club, et qui continuera de s'enfoncer jusqu'à la fin de la saison.


Heureusement, cette fin de saison est ce qui sauve (un peu) les meubles. L'avant-dernière histoire concerne les voyages temporels, Jack et Toshiko se retrouvant en plein coeur du blitz, et c'est le premier truc véritablement cool qui arrive à l'équipe. Vu l'histoire de Torchwood, qui existe depuis la fin du XIXe siècle, et étant donné que Jack est un voyageur du temps, on aurait aimé que la série se déroule à différentes époques, mais la prod en a décidé autrement, et c'est bien dommage.
La crise que doit gérer l'équipe dans le dernier volet de la saison est également sympa. C'est quasiment du calibre de ce qu'affronte le Docteur lui-même, et quand bien même la fin est un peu ridicule, l'enjeu est de taille et ça fonctionne bien. Et puis la toute fin de l'épisode, lorsque Jack disparait alors qu'on entend le bruit du TARDIS, c'est du bonheur ! Ca aurait dû s'arrêter là, en fait. Mais ça ne sera pas le cas...


De manière tout à fait exceptionnelle, je n'ai pas acheté le coffret VO. D'abord parce que j'avais déjà le coffret VF et que ça m'aurait ennuyé de payer une deuxième fois pour un truc que je n'apprécie pas, et deuxièmement, parce que contrairement à ce que fait France Télévisions, les DVD de Koba contiennent une piste en VOST (avec quelques fautes d'orthographe et quelques approximations dans la traduction, surtout concernant les jeux de mots) et pas mal de bonus, dont une partie des documentaires de tournage Torchwood Declassified.

L'épisode que je vous conseille : ben j'en ai pas, curieusement. Il n'y a pas vraiment d'épisodes kitch dans cette série, et c'est peut-être aussi un peu pour ça que je l'aime moins.

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