jeudi 8 septembre 2016

Daemos Rising


diffusion initiale : le 14 mars 2004
nb d'épisodes : one-shot
DVD :
    > Daemos Rising


Docteur : y en a pas
Compagnons : Kate Lethbridge-Stewart

Depuis Downtime, Keith Barnfather et les équipes de Reeltime Pictures n'ont pas produit grand chose de qualitatif, en tout cas d'aussi abouti. Alors pour fêter les quarante ans de Doctor Who, qui semblent passer complètement au dessus de la tête de la BBC à l'époque, la petite boîte de prod' décide de réaliser un nouvel opus à gros budget - gros budget pour elle, s'entend. Nous avons vu précédemment que c'est en 2003 que le retour du Docteur sera amorcé, mais ça, Barnfather & Co l'ignorent encore.
Ils ignorent aussi que leur téléfilm ne sortira finalement pas cette année-là mais celle d'après, manquant du même coup l'anniversaire qu'il était sensé célébrer. Et pourtant, il ne manque pas d'hommages, ce récit. On peut y voir pêle-mêle un plastron de Cyberman, un masque d'Auton, les Jelly Babies tant appréciés par Tom Baker ou encore un des vers aperçus dans The Green Death (S10E5). Il est également fait mention du dépôt secret de UNIT, que l'on a découvert dans le premier épisode de la trilogie Auton et qui sera avalisé des années plus tard par la série The Sarah-Jane Adventures.


Et puis surtout, Daemos Rising marque, comme son titre l'indique, le retour des Daemons, que l'on n'avait plus vus à l'écran depuis l'épisode éponyme (S8E5). Ces créatures extraterrestres, dans l'absolu pas forcément méchantes mais qui font passer l'expérimentation scientifique au dessus de la morale, sont à l'origine des mythes terrestres sur les démons. Et pour lutter contre eux, la prod' a fait appel à Kate Lethbridge-Stewart, la fille du Brigadier, qui avait fait sa première apparition dans Downtime.


Kate est appelée au secours par l'ancien officier de UNIT Douglas Cavendish, qui lui aussi faisait ses débuts dans Downtime. Traumatisé par son expérience dans ce téléfilm, il s'est mis au vert mais, manque de bol, son cottage est hanté. Kate est jouée par Beverly Cressman, qui ne reprendra pas son rôle dans la série du Docteur, peut-être tout simplement parce qu'elle ne joue pas super bien. Cavendish, lui, est interprêté par Miles Richardson, qui participera aux audio-drama de Bernice Summerfield, un spin-off de Who dont je vous reparlerai d'ici quelques posts.
Voilà, on vient déjà de brasser la moitié du cast ! En effet, toute l'histoire tourne autour de ces deux seuls persos et du fantôme qui hante la barraque. Le Daemon qui apparait en dernière partie est réalisé en images de synthèse, et son doubleur n'est autre que le compositeur du téléfilm. Et en dehors de quelques caméos, c'est tout. J'ai parlé de gros budget un peu plus haut ? Voilà qui donne à relativiser. En contrepartie, le Daemon est plutôt bien foutu.


D'ailleurs, et de manière plus globale, les effets spéciaux sont plutôt corrects au vu des moyens dont dispose Reeltime. Vous allez pas tomber le cul par terre en les regardant, hein, mais ils ne gâchent pas le visionnage. En outre, le téléfilm bénéficie de chouettes prises de vue. Il a été tourné dans la campagne du comté de Devon, aux alentours puis dans la grotte de Kents. Tout cela concourt à la réussite de ce hors-série, de même que l'ambiance angoissante bien appuyée par une musique atmosphérique.


Oui mais voilà, tout ceci est quelque peu gâché par la révélation de mi-parcours. C'est vrai que, depuis le début (depuis The Daemons), on nous a toujours martelé que les démons avaient une origine plus sci-fi que mystique. Néanmoins, l'épisode où on les découvrait jouait beaucoup sur l'ambiance fantasmagorique et sur les contes de bonnes-femmes qu'impliquent ce genre d'histoires. Ici aussi, au départ, il sera question d'étoiles sataniques, de grimoires maudits et de fantômes.


Et après, ça se gâte. Attention, spoiler. Le Daemon est en fait manipulé sans le savoir par les moines de la confrérie (Sodality Monks en VO), une organisation qui a pris le contrôle du monde dans le futur mais qui manipule le passé pour asseoir son emprise sur les gens. Et le fantôme est en fait un voyageur temporel qui lutte contre les curetons, et qui s'est retrouvé piégé entre deux lignes temporelles. Cela donne lieu à un imbroglio, comme souvent lorsque de mauvais auteurs se lancent sur un délire temporel.


A elle seule, cette petite incartade sci-fi au milieu d'un récit mystique ne suffit pas à gâcher le plaisir. Mais elle s'ajoute à un jeu d'acteur pas franchement convaincant et, pour les moins anglophones, à une absence de sous-titrage qui peut rendre l'expérience assez pénible. Mais bon, je ne vois pas ce que des non-anglophones viendraient faire sur un sujet aussi british, pas vrai ?
Reste qu'en contrepartie, le DVD embarque non seulement le film, qui dure pas loin d'une heure (cinquante-deux minutes et quarante-trois secondes exactement), ainsi qu'un paquet de documentaires. En dehors de celui sur le tournage qui dure vingt minutes, le reste fait entre cinq et dix minutes, mais ça fait tout de même pas mal de matériel bonus.

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