machine : arcade
année : 1993
développeur : Data East
éditeur : Data East
genre : beat them up
Pour les vampires, il faut de l'ail. Pour les loups-garous, l'argent fonctionne bien. Et les zombies, une balle dans la tête. Les bonnes recettes, on les a. Et puis un jour, les mutants, les monstres et les morts-vivants se mettent à envahir le monde et on oublie toutes ces recettes. Et on se fait massacrer. Le peu d'humains qui survivent ne va pas durer longtemps. Et d'un seul coup, trois inconnus - parmi lesquels vous pourrez choisir votre avatar à loisir - surgissent de nulle part avec de nouvelles recettes. Ou plutôt avec une seule et unique recette valable pour tout le monde : la bonne vieille tarte à la phallange. Et avec une certaine grandiloquence.
'CAUSE THIS IS THRILLER NIGHT
Défonçant l'entrée de l'hôpital délabré avec leur mini-van, les trois justiciers vont ensuite défoncer la gueule des autochtones à coups de pieds et de poings. Les mécréants qui se rapprochent un peu trop finissent avec leurs prunes atrophiées au niveau de leurs amygdales, et en cas de surnombre, il est également possible de placer des coups dans les airs, plutôt efficaces pour s'extraire de la masse. Dans les situations les plus difficiles, en appuyant simultanément sur les boutons de saut et d'attaque, vous pouvez déclencher une attaque spéciale qui consomme une portion de votre jauge de vie, mais uniquement si elle parvient à toucher.
Mais ce n'est pas tout. Contrairement à de nombreux autres beat'em up, Night Slashers dispose d'un troisième bouton. Celui-ci déclenche une super-attaque à chaque appui, d'une puissance telle qu'elle nettoie l'écran de toute présence hostile, comme les smart bombs d'un shoot'em up. Par contre, elle coûte la bagatelle d'un tiers de la jauge de santé ! Et il est également possible de déclencher une attaque totalement différente en pressant le bouton de Super lors d'un saut. Le résultat sera néanmoins identique sur votre jauge de santé. En dehors de leurs talents spécifiques, nos héros sont également capables, lorsque vous jouez à deux ou à trois, de déclencher une attaque de groupe qu'il me sera difficile de vous présenter pour cause de pratique solitaire de ce jeu.
Et puis vous pouvez aussi compter sur le décor lui-même. En détruisant les barils gentiment posés sur votre chemin ou en les ramassant directement au sol, vous obtiendrez diverses choses : des diamants et autres lingots qui ne font que rapporter des points, de la nourriture qui restaure votre jauge de santé, et d'autres types d'objets comme les attachés-cases par exemple, que vous pouvez ensuite balancer à la gueule de vos adversaires. L'avantage, c'est que la valise renferme elle-même des objets, tels que le Stinger qui double la puissance de votre prochain coup ! Pour récolter un item et éventuellement pour le jeter, il faut passer dessus et appuyer sur le bouton d'attaque.
En fin de niveau, vous rencontrerez le docteur psychopathe à l'origine de l'infection. Pensiez-vous qu'il s'agissait du boss de ce niveau ? Que nenni. Juste derrière, vous devrez affronter le véritable gardien de l'hôpital, qui n'est autre que le cousin germain du monstre de Frankenstein. Après l'avoir battu, vous découvrez le visage de votre véritable ennemi, qui vient vous défier, mais pas de trop près quand même, des fois que vous lui mettriez une bouffe dans la gueule. Et justement, c'est ce que vous aviez en tête. Alors ne traînons pas et passons directement à la suite.
AND NO ONE'S GONNA SAVE YOU
Vous arrivez dans une forêt embrumée et, après avoir latté une poignée de zombies mal dégrossis, vous vous mettez en chasse du carrosse de votre Némésis lors d'une séquence en scrolling automatique. Malheureusement, il finira par vous échapper, lorsque se dressent en travers de votre route des émules pervertis de Pinocchio et Gepetto. Pétez-leur les dents et vous débarquerez dans un cimetière, où vous affronterez le boss du stage, un golem. Le niveau se conclut sur votre victoire, et vous pouvez participer à un premier mini-jeu, une version gore du whack-a-mole !
Ensuite, vous vous retrouvez dans le donjon décrépit d'un palais, que vous explorerez de long en large en prenant garde non seulement aux monstres, mais aussi aux peintures qui prennent vie. Vous devrez affronter une armure ensorcelée en guise de boss de mi-parcours, et le fameux Dracula en fin de niveau, celui-là même qui vous défiait de le vaincre. C'est désormais chose faite, mais l'aventure ne fait que commencer. Pour empêcher la fin du monde, il va falloir sceller deux portails mystiques.
Le premier se trouve en Egypte, un stage très court qui vous oppose à une poignée d'adversaires avant le combat contre les pharaons maudits. Vous reprenez ensuite l'avion pour sceller le deuxième portail, mais vous êtes agressés dans les airs par les armées du Mal. Vous y retrouverez même une vieille connaissance, qui vous défiera sur la carlingue de l'appareil. Finalement, vous pénètrerez dans l'aéronef adverse et y latterez la momie qui fait office de boss. Les portails sont clos, et avant de vous lancer vers l'ultime combat, vous participerez à un nouveau mini-jeu qui s'appuie sur du button mashing.
C'est dans une sorte d'usine que vous attendent les derniers adversaires, en très grand nombre, vous devrez affronter tour à tour de nombreux boss passés ainsi qu'un petit nouveau, l'hélicoptère spectral, et finalement, vous atteindrez la créature à l'origine de tous vos problèmes, la Mort en personne ! Mais la battre ne suffira pas : il reste encore un dernier niveau, très rapide une fois de plus, qui sert uniquement à vous présenter le boss final, le roi Zarutz. Si vous parvenez à le battre, vous devrez encore trouver le moyen de vous échapper lors d'une nouvelle séquence à défilement automatique, après quoi vous pourrez admirer la fin du jeu.
EN RESUME :
SCENARIO : heureusement que le ridicule ne tue pas, parce que le coup des super-héros contre la Nuit des Morts-Vivants, on ne peut pas dire que ce soit très crédible. Mais c'est un bon prétexte pour se défouler.
GRAPHISMES : là encore, on verse assez naturellement dans le kitch. Les trois héros semblent tout droit sortis d'un mauvais dessin animé des années 80, et les couleurs criardes tranchent avec l'ambiance de film d'horreur.
ANIMATION : l'animation est relativement fluide, mais on a l'impression parfois qu'il manque des frames. C'est notamment frappant, si je puis dire, lors des séquences en scrolling auto.
SON : les thèmes sont assez nombreux, mais ils se ressemblent tous. Ils sont malgré tout nerveux à souhait, et avec de gros bruitages qui tâchent, on obtient une partie sonore efficace à défaut d'être originale.
JOUABILITE : foncièrement, le principe est le même que celui des trois quarts des beat'em up. Le bouton dévolu aux coups spéciaux ne révolutionne pas le genre, mais les nombreuses techniques de combat rendent le système plutôt riche.
DIFFICULTE : la courbe de progression est assez douce, même si certains types de monstres irritent un peu. Mais c'est surtout dû à un problème de détection des collisions, qui est handicapant en particulier lors des mini-jeux et des séquences à défilement imposé.
DUREE DE VIE : sept niveaux, cela pourrait passer pour raisonnable. Mais deux d'entre eux sont très rapides à franchir, ce qui fait que Night Slashers est dans la moyenne basse du genre en la matière.
VERDICT : voilà, Data East a son beat'em up. Il n'est ni pire ni meilleur que beaucoup d'autres, et c'est précisément parce qu'il n'a pas su se démarquer qu'aujourd'hui, tout le monde ou presque l'a oublié. Mais il fait passer un bon moment, dans l'ensemble.
POURQUOI CETTE VERSION : jusqu'à preuve du contraire, Night Slashers est une exclusivité du monde de l'arcade. Et il n'y aura pas de preuve du contraire, parce que je ne me trompe jamais.
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