A la fin du précédent millénaire, le PCA (Paysage Comics Américain, j'invente des acronymes si je veux) est clairement trusté par DC et Marvel, Image et Dark Horse se partageant les miettes et les suivants étant quasiment inexistants. Mais le gars dont je vais vous parler aujourd'hui a décidé de changer la donne. Il veut devenir le nouveau numéro trois, et il a de sacrés arguments. Seul petit problème : le public ne suit pas...
L'INSTANT VO (What else ?)
Le bilan :
A lire de toute urgence
Abadazad (mars 2004, 3 épisodes)
scénario : J.M. de MATTEIS
dessin
: Mike PLOOG
Désespérée d'avoir perdu son petit frère à la fête foraine, la jeune Katie Jameson est devenue une adolescente difficile et torturée. Mais cinq ans plus tard, elle découvre que Matt est toujours vivant, prisonnier dans le monde féérique d'Abadazad. Hommage à peine voilé de John-Marc de Matteis à l'oeuvre de Franklin O. Davies tout autant qu'ôde à l'imaginaire et à l'enfance, cette mini-série hélas abandonnée par Crossgen était aussi l'occasion de profiter des magnifiques illustrations de Mike Ploog.
Brath (mars 2003, 14 épisodes + un Prequel)
scénario : Chuck DIXON
dessin
: Enrique ALCATENA et Andrea di VITO
Brath MacGaren mène les clans unis d'Ure au combat contre les légions de l'empereur Quintillius Aurelius Galba Rex, qui tentent de conquérir son pays. Et grâce au Sigil qui lui offre la vision de l'avenir, il remporte de grandes victoires. Mais suite à la trahison d'un rival, il finit capturé et condamné à mort. Chuck Dixon fait une fois de plus parler son expérience, son récit se montrant épique en dépit d'une certaine rusticité. Le dessin puissant d'Andrea di Vito rend à la fois la grandiloquence des scènes de combat, nombreuses, et la magnificence de décors inspirés des paysages celtiques.
El Cazador (octobre 2003, 6 épisodes)
Paru en VF chez SEMIC, en grand format
scénario : Chuck DIXON
dessin
: Steve EPTING
Seule survivante de l'abordage de son navire par des pirates sanguinaires, Cinzia Elena Maria Esperanza Diego-Luis Hidalgo prend le contrôle du bâtiment pirate et devient Lady Sin. Elle va dès lors se transformer en menace pour le capitaine Blackjack Tom, qui a enlevé sa famille. Basée sur le très fantasmatique monde de la piraterie, cette mini-série de Chuck Dixon s'éloigne de l'univers Crossgen traditionnel pour proposer une aventure épique, superbement mise en images par un Steve Epting au sommet de son art.
The Crossovers (février 2003, 9 épisodes)
scénario : Robert RODI
dessin
: Alain MAURICET et Joe STATON
Les Crossover constituent une famille à part : le père est un super-héros, la mère une chasseuse de vampires, la fille une princesse d'un autre univers et le fils un espion extraterrestre. Et chacun ignore tout des autres, jusqu'au jour où leurs ennemis respectifs changent de partenaires de jeu. L'arrière-garde américano-européenne s'amuse à pasticher les super-héros de manière jubilatoire. Robert Rodi ne manque visiblement pas de talent pour les quiproquos humoristiques, et Mauricet conserve ses habitudes héritées de Cosmic Patrouille.
Archard's Agents (janvier 2003, 3 épisodes)
scénario : Chuck DIXON
dessin : Mike PERKINS et Steve McNIVEN
Valet au service d'un héros de guerre qui est en réalité un imposteur, Edmund Bellings profite d'une malheureuse coïncidence pour assassiner son patron, avant de trouver refuge auprès du Consortium. Peter Grimes, lui, est passé d'une carrière de boxeur au service de Simon Archard, et il tente de prendre exemple sur lui. Chuck Dixon se charge de mettre en scène plusieurs personnages secondaires de la série Ruse dans leurs propres aventures. L'auteurs respecte à la lettre le contexte et l'ambiance mis en place par Mark Waid, et si Mike Perkins est peu innovant, Steve McNiven brille de mille feux lors du dernier épisode.
El Cazador : the Bloody Ballad of Blackjack Tom (avril 2004)
scénario : Chuck DIXON
dessin : Sergio CARIELLO
Avant
de devenir le pirate le plus redouté des sept mers, Blackjack Tom était
Thomas Cartwright, un simple pasteur qui, pour obtenir plus rapidement
une congrégation, accepta de partir dans les Caraïbes pour évangéliser
les autochtones. Jusqu'au jour où ces derniers se retournèrent contre
lui. Plutôt que de donner une conclusion honorable à sa mini-série,
Chuck Dixon préfère s'intéresser, pour ce one-shot, au principal
antagoniste de Lady Sin. Il lui offre des origines intéressantes, que
vient soutenir le dessin riche de Sergio Cariello.
Chimera (mars 2003, 4 épisodes + un Sketchbook)
scénario : Ron MARZ et Brandon PETERSON
dessin : Brandon PETERSON
Sara Janning est mineuse sur la planète de glace Serevan, aux frontières de l'empire chiméran. Elle endure un climat hostile et un travail épuisant dans le seul but d'échapper à la vigilance de l'empereur, qui recherche son génome à travers toute la galaxie. Mais un accident va la mettre dans le collimateur du tyran. Orientée space-opera, la nouvelle saga imaginée par Ron Marz débute sur les chapeaux de roue mais s'achève, visiblement dans la précipitation, après seulement quatre numéros. Brandon Peterson, également co-scénariste, y fait montre de plus de soin que d'habitude, mais le mélange entre dessin traditionnel et éléments en 3D a mal vieilli.
Crux (mai 2001, 33 épisodes)
Paru partiellement en VF chez SEMIC, dans Crossgen Special
scénario : Chuck DIXON et Mark WAID
dessin : collectif
Atlantis a sombré depuis des millénaires, mais certains de ses habitants ont survécu. Guidés par Danik, un ancien atlante qui semble disposer de pouvoirs inconnus, ils luttent sur Terra Cognito contre les forces outre-dimensionnelles de la Negation. Oscillant entre thèses mythologiques et science-fiction, la série de Mark Waid s'avère un peu molle dans son déroulement. Les personnages attachants et le dessin séduisant de Steve Epting permettent malgré tout de passer un bon moment.
The First (novembre 2000, 37 épisodes + un Preview)
Paru partiellement en VF chez SEMIC, dans sa série puis dans Crossgen Extra
scénario : Barbara KESEL
dessin : collectif
Divisés en deux maisons opposées, les Primaux, divinités de la dimension d'Elysium, s'interrogent sur l'apparition des Sigils, et sur la mort de l'un d'entre eux des mains du marqué Obo-San. Parallèlement, la nouvelle génération fomente un coup d'état. La cinquième série régulière de l'éditeur Crossgen s'avère passionnante : Barbara Kesel ne lésine pas sur les rebondissements, et le traît de Bart Sears, tout en rondeurs, est particulièrement plaisant dans ce contexte. Le fill-in par Andrea di Vito est également à mettre à son crédit, mais la fin est plus brouillonne.
Lady Death : the Wild Hunt (avril 2004, 2 épisodes)
scénario : Brian PULIDO
dessin : Jim CHEUNG
Après la bataille du pont-frontière, Lady Death a juré la perte de son père, le roi des Eldritch, qui en retour la traque sans relâche. Désormais chargée de défendre les peuples libres, quand bien même leur reconnaissance ne lui est pas assurée, Hope doit également sauver sa famille. A la suite directe de sa précédente série, Brian Pulido propose un récit plus décousu mais également plus nerveux, magistralement mis en images par un Jim Cheung au sommet de sa forme. Hélas, la banqueroute de l'éditeur entraîne l'arrêt brutal de la série.
Masters of the Universe : Dream Halloween (octobre 2002, 2 épisodes)
scénario : Val STAPLES
dessin : Elza FONTANA et Emiliano SANTALUCIA
Musclor défend les habitants d'Eternia contre les Guerriers du Mal menés par sa Némésis, le redoutable Skeletor. Mais lorsque ce dernier met sur sa route le maître des cauchemars Scare Glow, le prince doit s'appuyer sur les compétences de ses amis pour se sortir de ce mauvais pas. Val Staples respecte à la lettre les codes du dessin animé, et ces deux histoires courtes parues pour Halloween - et dont les bénéfices reviennent intégralement à une fondation - sont également dessinées avec beaucoup de fidélité au design original des personnages.
Mystic (juillet 2000, 43 épisodes)
Paru partiellement en VF chez SEMIC, dans sa série puis dans Crossgen Special
scénario : Tony BEDARD et Ron MARZ
dessin : collectif
Délurée et insouciante, la séduisante Giselle acquiert une marque, le Sigil, qui lui confère la capacité de maîtriser tous types de magies. Ce faisant, elle s'attire l'inimitié des guildes de sorcellerie qui dirigent le monde, et qui auraient dû hériter des pouvoirs qu'elle détient. Fer de lance du tout jeune univers de Crossgen Comics, Mystic est curieusement la série qui s'y intègre le moins. Cependant, la reprise en mains par Tony Bedard et Aaron Lopresti est nettement plus efficace.
Negation (janvier 2002, 27 épisodes + un Prequel)
Paru partiellement en VF chez SEMIC, dans Crossgen Extra
scénario : Tony BEDARD et Mark WAID
dessin : collectif
Officier charismatique, Obregon Kaine a pris la direction du groupe de prisonniers de la Negation, malgré son absence de pouvoirs. Le groupe est soumis à toutes sortes d'épreuves par le Chambellan Komptin, et lorsqu'il tente de s'évader, l'arbitre Qzrt intervient. Oppressante et désespérée, cette série ne plaira pas à tout le monde, malgré le talent de conteur de Tony Bedard (bien aidé il est vrai par Mark Waid). Paul Pelletier est pour sa part un peu trop classique, mais il devient de plus en plus spectaculaire à mesure que les épisodes passent.
Negation War (avril 2004, 2 épisodes)
scénario : Tony BEDARD
dessin : Paul PELLETIER
Après avoir observé les porteurs de Sigil piégés dans son univers, Charon lance l'intégralité de son armada à la conquête de ce qu'il appelle l'univers brillant. Alors que les Primaux sont en première ligne de défense, c'est sur ses marqués que Danik compte pour défaire la Négation. Tony Bedard est chargé de réaliser le premier crossover massif de l'univers Crossgen, après en avoir raconté les prémisses. Avec le fidèle, et toujours aussi brillant, Paul Pelletier, il déclenche les grandes manoeuvres, mais son récit sera tué dans l'oeuf par la banqueroute de l'éditeur.
The Red Star volume 2 (février 2003, 2 épisodes)
scénario : Christian GOSSETT et Bradley KAYL
dessin : Christian GOSSETT
Suite à ce que leur a révélé Pravda, Maya et Urik Antares ont décidé de renoncer à leurs idéaux et de partir à l'assaut de la forteresse d'Imbohl, pour libérer les âmes de ceux que le tyran a massacré. Mais ils sont traqués, à travers la faille menant au pénitencier, par plusieurs vaisseaux de l'Etoile Rouge. C'est cette fois-ci vers Crossgen Comics que Christian Gossett se tourne pour produire ce nouveau chapitre de la franchise Red Star. Les visuels sont toujours aussi réussis, mais le récit manque un peu d'entrain et, après seulement deux épisodes, la mini-série change d'éditeur.
Ruse (novembre 2001, 26 épisodes)
scénario : Scott BEATTY et Mark WAID
dessin : Butch GUICE, Jeff JOHNSON, Mike PERKINS et Paul RYAN
Détective génial mais complètement misanthrope, Simon Archard est blasé de tout, jusqu'au jour où il tombe sur une affaire inextricable, avec une Primale à l'origine du crime. Mais l'assistante de l'enquêteur semble elle aussi pleine de ressources, quand bien même son patron l'ignore - ou feint de l'ignorer. Mark Waid et Butch Guice nous proposent une superbe relecture des aventures de Sherlock Holmes dans ce nouvel univers, victorien dans l'âme. Pour le coup, les Sigils passent au second plan, l'aspect policier étant mis en avant et soutenu par d'admirables dessins.
Scion (juillet 2000, 43 épisodes)
dans sa série puis dans Crossgen Universe
scénario : Ian EDINGTON et Ron MARZ
dessin : collectif
Sur la planète Avalon, les royaumes de Heron et Raven se livrent une guerre millénaire, devenue au fil du temps un tournoi entre les princes des deux dynasties. Le jeune prince Ethan de Heron, marqué d'un Sigil, blesse grièvement son rival Bron lors de cette joute... Profitant du graphisme incroyablement séduisant du phénomène Jim Cheung, cette série est la plus intéressante des quatre de départ, d'autant plus que Ron Marz y développe, outre le contexte médiéval-fantastique relativement classique, des personnages et un message plutôt consistants. Hélas, la fin déçoit.
Sigil (juillet 2000, 42 épisodes)
dans sa série puis dans Crossgen Special
scénario : Chuck DIXON, Barbara KESEL et Mark WAID
dessin : collectif
Chasseur de primes intergalactique en provenance de la planète Tanipal, constamment poursuivi par les extraterrestres Sauriens, Samandhal Rey hérite d'un Sigil lui permettant de manipuler la matière. Cela ne lui permettra pourtant pas de sauver sa compagne, Roiya Sintor. Proposant un univers space-opera relativement original et qui ouvre la porte à de très nombreuses possibilités, la série de Barbara Kesel est un peu dans l'ombre des trois autres. En outre, l'abandon rapide du dessinateur principal lui cause du tort. Elle se stabilise sur la fin.
Snake Plissken Chronicles (juin 2003, 4 épisodes + un Preview)
scénario : William O'NEILL
dessin : Tone RODRIGUEZ
De retour de New York, Snake Plissken se met en cheville avec son ancien collègue Marrs. Le duo pourrait gagner trente millions de dollars, s'il parvient à dérober la voiture dans laquelle est mort le président Kennedy, et qui est actuellement en exposition dans un casino. William O'Neill délivre une mini-série haute en couleurs, à l'image tout autant du film de John Carpenter que de sa propre série, Violent Messiahs. Et c'est une fois de plus Tone Rodriguez qui passe à la planche à dessin, son style demeurant agréable malgré de nombreuses imperfections.
Sojourn (aout 2001, 34 épisodes + un Prequel)
dans Crossgen Universe
scénario : Chuck DIXON, Ian EDINGTON et Ron MARZ
dessin : collectif
Ressuscité par le biais d'un puissant Sigil, Mordath le tyran est de retour sur les Cinq Provinces. Face à lui se dresse une chasseuse ivre de vengeance, Arwyn, et son compagnon, le légendaire archer borgne Gareth. Mais que peuvent deux simples humains face à un monstre immortel ? Le ton employé par Ron Marz est résolument désespéré, conférant à cette série de dark fantasy une ambiance unique. Le graphique assisté de Greg Land y ajoute en authenticité, et en dépit de la chape de plomb qui s'en dégage, Sojourn demeure très plaisante à suivre.
Spookshow International (novembre 2003, 9 épisodes)
scénario : Rob ZOMBIE
dessin : collectif
El Superbeasto le colossal héros masqué et sa soeur Suzi X, espionne de renom, font partie de l'A.S.S., l'agence qui répond à toutes les menaces, qu'il s'agisse de robots géants et invincibles, d'une invasion martienne ou encore du kidnapping d'une strip-teaseuse par le maître du Mal, le Docteur Satan. Débutant à la manière des Contes de la Crypte mais incapable d'en atteindre les critères de qualité, l'anthologie fantastique de Rob Zombie bascule à mi-parcours sur un concentré d'humour absurde et de sensualité gratuite, bien servis par les dessins cartoony de la plupart des artistes impliqués.
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