lundi 31 octobre 2016

Le CETA, c'est assez !

Ce week-end a été ratifié le CETA, un accord commercial entre le Canada et l'Union Européenne, que l'on nous a présenté de manière extrêmement simplifiée en nous disant qu'en gros, cela consiste à pouvoir vendre nos fromages dans le Grand Nord tandis que nos cousins auront le droit de nous vendre leur viande. Autant dire qu'il s'agit d'une tentative d'enfumage assez grossière.
Depuis plusieurs années, les Etats-Unis essaient de nous vendre leur TTIP, ou TAFTA comme on l'appelle désormais, qui leur permettrait d'envahir, économiquement parlant, l'UE. Un traité absolument pas contraignant pour l'oncle Sam, qui est comme d'habitude arrivé avec ses gros sabots en disant : "Je veux te vendre toutes mes merdes parce que je n'arrive pas à les écouler chez moi, alors signe en bas, s'il-te-plait."
Ce à quoi dame Europe lui a répondu par un gros bras d'honneur, mais l'aigle américain n'étant pas du genre à laisser filer sa proie, un deuxième front a été ouvert plus au nord. Qu'importent le poulet au chlore et le maïs aux OGM, le but premier est de faire passer le principe selon lequel, en cas de litige, les corporations du Nouveau Continent pourraient attaquer les états refusant d'importer leurs produits, auprès d'un tribunal spécifique et en théorie impartial. Autrement dit, les grands groupes auraient plus de pouvoir que les nations souveraines, et les dernières notions de protectionnisme, déjà lourdement mises à mal par le fonctionnement fédéral tant de l'UE que des USA, disparaitraient corps et bien.
Le TTIP étant pour l'instant dans l'impasse, il fallait faire bonne figure tout en validant ce principe anticonstitutionnel. D'où l'invention du CETA et sa ratification express. Ca sent pas bon, mais tout n'est pas perdu pour autant. A l'heure actuelle, le CETA s'applique uniquement de manière provisoire, et il en ira ainsi jusqu'à ce que le traité ait été validé non seulement côté canadien (ce qui ne laisse planer aucun doute), mais aussi et surtout par chacun des états-membres de l'UE.
Il suffirait du refus d'un seul de ces états pour que le plan capote, ou au moins qu'il soit reporté sine die. Or, nous sommes dans une période électorale dans plusieurs pays d'Europe, et certains prétendants au poste suprême sont clairement euro-sceptiques. On peut encore espérer qu'un référendum soit proposé (pas en France malheureusement, on a trop tendance à dire non pour que les autorités s'y risquent) et que le peuple dise non. Je garde espoir, appelez-moi naïf si vous le voulez.

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